Les zones exposées aux risques incendie : comment les anticiper
Identifier les zones à risques
Les zones exposées aux risques incendie constituent un enjeu croissant pour les territoires, en particulier dans les régions à forte couverture forestière. L’intensification des épisodes de sécheresse, la concentration des départs de feu en période estivale et l’urbanisation en lisière d’espaces boisés accentuent la vulnérabilité de nombreux sites, qu’ils soient naturels, résidentiels ou touristiques. Face à cette réalité, il devient essentiel d’identifier ces zones à risque et de mettre en œuvre des dispositifs de protection adaptés, en complément des obligations réglementaires et des moyens de secours. Cet article propose un éclairage technique sur les spécificités de ces zones et les solutions de protection envisageables.
Zones urbaines et périurbaines
Ces secteurs sont particulièrement sensibles car ils concentrent une forte présence humaine, des infrastructures, et des interfaces habitat-forêt, où le feu peut se propager rapidement.
Ce type de configuration se retrouve dans de nombreuses communes de la moitié sud de la France, mais aussi dans des zones périurbaines plus au nord, qui font face à une extension du tissu bâti vers les massifs. Cette évolution augmente le risque d’exposition pour les personnes, les biens, et les établissements recevant du public (ERP) situés à la lisière des espaces forestiers.
L’outil cartographique PIGMA s’inscrit dans le Plan interdépartemental de Protection des Forêts contre les incendies (PidPFCI) 2019-2029, couvrant les départements de la Dordogne, Gironde, Landes et Lot-et-Garonne. Il permet de consulter en ligne les zones exposées définies par l’article R133-5 du Code forestier, c’est-à-dire les espaces situés à moins de 200 mètres des terrains boisés.
Zones forestières
Au-delà des interfaces périurbaines, les zones forestières concentrent historiquement l’essentiel de l’activité incendiaire. Ces espaces naturels, bien plus étendus et souvent éloignés des centres urbains, présentent des caractéristiques de risque spécifique.
Ces incendies sont largement concentrés dans cinq grandes régions : Provence-Alpes-Côte d’Azur, Occitanie, Nouvelle-Aquitaine, Corse, et Auvergne-Rhône-Alpes, où la combinaison de forte couverture forestière, de climat sec, et de fréquentation estivale accroît la vulnérabilité.
Selon le ministère de la Transition écologique, plus de 118 000 départs de feu ont été enregistrés entre 1973 et 2021 dans les massifs forestiers méditerranéens, causant la destruction de près de 942 000 hectares de surface végétale.
Les feux en zone boisée peuvent évoluer rapidement et sont souvent plus difficiles à contenir, en raison de l’accès limité, de la densité végétale et du manque de dispositifs adaptés.
C’est pourquoi les communes exposées doivent respecter des obligations spécifiques en matière de prévention, de débroussaillement et d’urbanisme, encadrées notamment par les obligations légales de débroussaillement (OLD) et les plans de prévention des risques d’incendie de forêt (PPRIF), pilotés par les préfectures.
Les données officielles du Ministère de la Transition Écologique et de la Cohésion des Territoires, permettent de visualiser, département par département, le rapport entre la part de sol boisé et les surfaces touchées par les incendies entre 2000 et 2021. Ces ratios illustrent la concentration du risque dans certaines zones critiques :
Le risque s'étend
Historiquement, les incendies de forêt en France métropolitaine se concentrent dans deux grandes régions :
- la zone Sud-Est, qui regroupe 15 départements méditerranéens.
- et la zone Sud-Ouest, incluant notamment la Gironde, les Landes, la Dordogne et le Lot-et-Garonne.
Ces territoires, caractérisés par une forte couverture végétale, un climat sec et une fréquentation estivale élevée, concentrent à eux seuls la grande majorité des départs de feu et des surfaces brûlées recensés depuis plusieurs décennies.
Mais les projections climatiques à l’horizon 2050 et 2090 indiquent une évolution marquée de la répartition du risque. En particulier, selon le scénario d’émissions RCP 8.5 :
- la zone à risque pourrait passer de 27 % à 64 % du territoire en zone Sud-Est.
- et de 24 % à 49 % en zone Sud-Ouest.
Certaines zones encore peu exposées aujourd’hui devraient être fortement impactées dans les prochaines décennies. C’est le cas :
- du nord-ouest de la zone Sud-Est (Haut-Languedoc, Causses, Cévennes, Monts d’Ardèche).
- de l’arrière-pays provençal.
- des deux tiers nord des Landes.
- et de parties de la Dordogne.
À cela s’ajoute une dynamique d’extension vers une troisième zone émergente, dans le Centre-Ouest, autour des régions Centre-Val de Loire et Pays de la Loire. Les marges de cette zone pourraient connaître une activité incendiaire accrue, entraînant, à long terme, une connexion des trois grandes zones de feu françaises sous l’effet du réchauffement.
Enfin, le calendrier des risques évolue également :
- En zone Sud-Est, la saison des feux pourrait s’étendre de 40 à 94 jours en moyenne d’ici 2090.
- En zone Sud-Ouest, l’activité modérée pourrait s’étaler sur plus de 230 jours, allant de fin février à mi-octobre.
Que risquent les ERP, campings et hôtels en zone exposée ?
Les établissements en forêt en première ligne
Cette extension géographique du risque modifie également les profils d’établissements exposés, notamment ceux implantés dans des zones touristiques, forestières ou de moyenne montagne.
Les campings, hôtels et établissements recevant du public (ERP) situés à proximité ou au cœur de zones boisées figurent parmi les sites les plus vulnérables face aux feux de forêt. Leur exposition directe à la végétation inflammable, combinée à une fréquentation saisonnière élevée, augmente fortement le risque humain et matériel.
Les campings sont particulièrement concernés en raison de la nature des infrastructures souvent légères, de la mobilité limitée des occupants, et de la présence de végétation sèche à proximité immédiate. En cas d’incendie, ces établissements peuvent être confrontés à une évacuation complexe et rapide, dans un contexte de panique collective.
Les ERP en forêt ou en lisière doivent donc intégrer le risque incendie dans leur gestion courante. Cela implique une analyse de vulnérabilité, la mise en place de mesures de prévention renforcées et la formation du personnel à la gestion d’un départ de feu.
Comment STME FIRE accompagne les acteurs en zone à risque
Dans le cadre de la protection contre les incendies en zones sensibles, STME FIRE a équipé le camping 5 étoiles La Farigoulette Ciela Village, situé à Saint-Laurent-du-Verdon (04), d’un système innovant d’autoprotection. Ce dispositif repose sur l’installation de mâts d’aspersion diffusant de l’eau et un retardant, conçus pour créer une barrière active face au feu tout en optimisant la consommation d’eau. Cette solution, entièrement adaptée aux contraintes du site, assure une protection efficace de la végétation et des infrastructures en cas de feu de forêt.
Découvrez le détail de l’installation de STME FIRE réalisée au camping La Farigoulette
Comment STME FIRE accompagne les acteurs en zone à risque
Conçu et mis au point par le bureau d’études STME FIRE, le système FIRE (Frein d’Incendie avec Retardant pour l’Extérieur) est pensé comme un renfort stratégique qui vient agir rapidement dans les premières minutes critiques afin de stabiliser la situation.
Le logiciel MENTAWAIS, développé en interne par STME FIRE dans le cadre du programme de R&D PAFF, est un outil d’aide à la décision conçu pour guider la conception, le dimensionnement et l’optimisation des dispositifs de protection incendie, adaptés aux spécificités de chaque site :
- Positionner automatiquement les mâts d’aspersion, basés sur un taux de recouvrement hydraulique adapté
- Visualiser l’empreinte des jets (forme circulaire ou elliptique), en tenant compte des conditions de vent et du type de canon utilisé
- Estimer la longueur des réseaux nécessaires pour alimenter chaque mât
- Et exporter les coordonnées GPS, facilitant l’intégration avec le système CLEVER pour gérer les déclenchements automatiques selon des données de détection et prévision
Une fois le modèle du site (topographie, végétation, ressources en eau) établi, STME FIRE dimensionne un réseau d’aspersion autonome :
- Des mâts diffusant un mélange eau/retardant, calibrés pour créer une barrière active,
- Un pilotage séquentiel optimisé, limitant la consommation d’eau tout en assurant la couverture complète,
- Une répartition stratégique ajustée au terrain, pour protéger les infrastructures et la végétation lorsqu’un incendie se déclare à la lisière.
En combinant modélisation avancée, maîtrise hydraulique et adaptation fine aux contraintes du terrain, STME FIRE apporte une réponse concrète et structurée aux enjeux de protection contre les incendies, intégrée dans une logique de prévention opérationnelle.